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FEDE E RELIGIONI | 12 aprile 2025, 12:13

ÉVANGILE DE DIMANCHE: L'AMOUR JUSQU'AU BOUT POUR NOUS

Le Dimanche des rameaux, C. - TOUS LES DIMANCHES ET JOURS DE FÊTE, À L'ÉGLISE DE SAINT-MARTIN-DE-CORLEANS À AOSTE, À 9H30, IIIème Dimanche de carême - LA MESSE EST CÉLÉBRÉE EN FRANÇAIS, ANIMÉE PAR DES CHANTS EN FRANÇAIS ET EN LATIN PAR LE CHŒUR DIRIGÉ PAR IRIS BONIFACE STEVENIN, AVEC L'ACCOMPAGNEMENT MUSICAL DE L'ORGUE JOUÉ PAR LE PROF. PAOLO TORRENTE, ENSEIGNANT À L'INSTITUT MUSICAL

ÉVANGILE DE DIMANCHE: L'AMOUR JUSQU'AU BOUT POUR NOUS

En ce dimanche des rameaux, le peuple reconnaît que Jésus est le roi qui vient au nom du Seigneur. Elle chante Hosanna, les palmes à la main. Mais cet enthousiasme chaleureux ne dure qu'un instant, comme un feu de paille. Le dimanche des rameaux est marqué par le triomphe et la tragédie,  l'accueil et le refus. Judas trahit le Maître, Pierre le renie, le pouvoir romain le condamne à mort. Jésus dans sa souffrance affronte le procès avec sérénité. Il est solidaire avec l'humanité souffrante en accomplissant les paroles du Psaume 21: "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné"? Jésus, portant à terme sa mission pardonne d'abord l'humanité qui tourne le dos contre lui et remet ensuite son esprit entre les mains du Père. 

1. JÉSUS TRAHI PAR SES DISCIPLES
Ce qui fait souffrir profondément Jésus n'est pas la corruption des gouverneurs et le cri de la foule, mais la trahison de Judas et le triple reniement de Pierre. Il annonce le traitre au cours d'un repas fraternel sans dire le nom. Jésus aime Judas jusqu'à la fin. Il dit: "Voici que la main de celui qui me livre est à côté de moi sur la table". Quant à Pierre, Jésus lui révèle déjà ce qui va lui arriver. 
LA SOIF DU POUVOIR: Depuis l'annonce de sa passion, nous nous rendons compte que les disciples sont préoccupés par leur avenir. Certains ont le souci des places qu'ils vont occuper dans le Royaume nouveau que Jésus va établir. D'autres par contre sont curieux de savoir le traitre. Jésus continue de manifester sa tendresse envers eux.
LE BAISER DE JUDAS: Judas représente un apparent ami fidèle, qui aime plus l'argent que la personne. Son mal est grave. Il tombe au niveau le plus bas de la corruption. Il utilise un geste affecteux réservé aux amoureux pour trahir le Maître. Jésus dénonce ce comportement pervers en disant:"Judas, avec un baiser tu trahis le fils de l'homme"? Désormais le baiser des hypocrites porte le nom du baiser de Judas.

LE TRIPLE RENIEMENT:
Pierre aime d'un coeur sans partage Jésus. Il arrive même à penser au martyr pour le Maître. Cependant, comme toute personne devant le danger imminent, il a peur et confus. Jésus avait averti Pierre de sa chute en lui disant:"Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le blé. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères". 

2. LE POUVOIR INJUSTE CONDAMNE LE JUSTE.
Sous la pression de la foule, Pilate et Hérode violent la loi dont ils sont des présuposés garants. En général, une loi douteuse profite à l'inculpé dans la mesure où une loi confuse n'oblige pas (Lex dura, sed lex. Lex dubbia, lex nulla). Saint Augustin, s'interroge: "Une fois qu'on renonce à la justice, que deviennent les États sinon qu'une grande bande de brigands"? (Cité de Dieu, IV,4).
Pilate et Hérode connaissant bien la loi, et sachant que Jésus était innocent, se comportent comme des inciviles, "car leur coeurs étaient injustes"(Augustin, La Trinité, XV,21). Comme nul n'est sensé ignoré la loi, l'injuste sait qu'il commet l'injustice, car "les lois justes sont écrites dans le livre de la lumière qui s'appelle Vérité. C'est à partir de la vérité que chaque loi juste est transcrite et transférée dans le coeur de l'homme qui accomplit les oeuvres de justice. Celui qui, par contre, n'observe pas la justice, voit ce qu'il doit faire, mais s'éloigne de la lumière de la vérité, tout en étant touché par elle" (S. Augustin, De Trinitate, XV,21). 

C'est ce qui arrive à ces hommes de lois pour défendre la justice, Pilate et Hérode. Cependant, Jésus les unit alors qu'ils étaient divisés. Pilate et Hérode condamnent Jésus pour des fins politiques et éthniques. D'une part, ils ne veulent pas perdre leurs postes de gouverneurs. D'autres part, ils sacrifient l'innocent car pour eux, c'est une affaire des juifs qui ne concerne pas les romains. Si Jésus était romain, ils allaient réprimer cette canaille de foule qui crie contre l'innocent. Leur péché a un nom: "le racisme", "l'éthnisme", "le tribalisme" toujours en vogue même aujourd'hui. 
Blaise Pascal, contemplant la Passion de Jésus, affirme: "L'agonie de Jésus durera jusqu'à la fin des temps; il ne faut pas dormir pendant ce temps"( Les Pensées, 553).

3. LE SILENCE ET LA SÉRÉNITÉ DE JÉSUS.
En face de la méchanceté des chefs religieux, gouverneurs, soldats qui le rouaient de coups, et la foule furieuse qui l'insultait, Jésus n'oppose aucune résistence. Il ne montre aucun signe de puissance mystérieuse qui aurait changé la sentence. Il accomplit un discret miracle en remettant à sa place l'oreille coupée par l'un des disciples.
Jésus réalise les paroles du prophète Isaïe du serviteur souffrant. 

L'attitude de Jésus pendant le procès énerve davantage le grand prêtre et étonne Pilate (Mt27,14). Ses paroles sont comptées et viennent au moment opportun. Il n'est pas agité, il ne quémande pas de la compassion. Jésus se tait dans la grande sérénité. À la question s'il est le Messie, il ne se tait pas, car il aurait nié son identité. Sa réponse devient le motif de condamnation. Le grand prêtre déchire ses vêtements en l'accusant de blasphémateur. Mais le sanhédrin a un problème. Dans l'affaire de Jésus de Nazareth, le conseil religieux n'a pas le droit de condamner à mort Jésus, car le peuple juif n'a pas de souveraineté. L'autre problème est que la sentence de condamnation a un caractère religieux et n'interesse pas les romains. 

C'est ainsi que le sanhédrin passe du délit religieux au délit civil. Ils accusent Jésus de délinquant, de rebelle, de subversif, un homme dangéreux qui incite le peuple à ne pas payer les impôts à Césare. Mais Jésus avait dit qu'il faut "rendre à César ce qui est à Césare" (Mt22,21). Dans ce procès, le sanhédrin symbolise le pouvoir corrompu dans tous les sens, qui a peur d'assumer jusqu'au bout sa responsabilité et qui se cache derrière le soulèvement populaire. Dans le système de dictature et de totalitarisme, le slogan remplace la vérité et les autorités manipulent le peuple pour qu'il adhère sans penser à leurs projets pervers. Jésus est donc condamné pour des motifs politico-religieux, alors que son règne n'est pas de ce monde.

4. PRIÈRE POUR TOUS LES VICTIMES DES INJUSTICES
Jésus, tu as été condamné injustement. Tu es venu pour nous apporter la paix, mais tu as subi toute forme d'atrocité. Tu as été traité comme un délinquant, comme un bandit. Tu n'as pas opposé de résistence à ceux qui te frappent et tu offres ton pardon. Souviens-toi des personnes torturées, emprisonnées injustement par des systèmes politiques sauvages. En ta bonté, exauce les cris des malheureux qui te supplient. Comme ce bon larron, nous élevons nos voix et crions: Souviens-toi de nous dans ton Royaume Seigneur Jésus. Amen.


Bon dimanche des rameaux frères et soeurs. 
Paix et joie dans nos coeurs et dans le monde. 
Ton frère Abbé Ferdinand Nindorera.
 

ascova

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