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FEDE E RELIGIONI | 29 marzo 2025, 12:00

ÉVANGILE DE DIMANCHE: PÈRE, J'AI PÉCHÉ CONTRE LE CIEL ET CONTRE TOI

Quatrième dimanche de carême C. - TOUS LES DIMANCHES ET JOURS DE FÊTE, À L'ÉGLISE DE SAINT-MARTIN-DE-CORLEANS À AOSTE, À 9H30, IIIème Dimanche de carême - LA MESSE EST CÉLÉBRÉE EN FRANÇAIS, ANIMÉE PAR DES CHANTS EN FRANÇAIS ET EN LATIN PAR LE CHŒUR DIRIGÉ PAR IRIS BONIFACE STEVENIN, AVEC L'ACCOMPAGNEMENT MUSICAL DE L'ORGUE JOUÉ PAR LE PROF. PAOLO TORRENTE, ENSEIGNANT À L'INSTITUT MUSICAL

ÉVANGILE DE DIMANCHE: PÈRE, J'AI PÉCHÉ CONTRE LE CIEL ET CONTRE TOI

Chers aimés de Dieu, le quatrième dimanche de carême est appelé "laetare". Nous nous réjouissons parce que la Pâques est proche. La parabole du fils prodigue nous invite à entrer dans la joie du père, car "il était mort et il est revenu à la vie, il était perdu, et il est retrouvé".
La parole clef qui nous aide à vivre intensément notre vie ouverte à l'océan de l'amour de Dieu est la misericorde. Comment se manifeste la miséricorde de Dieu dans cette page de l'évangile de Luc? Dans un premier temps, le Père ne parle pas, mais obéit aux ordres du jeune devenu rebelle. Dans un second moment, il embrasse tendrement ce fils qui revient en haillon en lui faisant le banquet.  Enfin, il calme le fils aîné qui, mû par la jalousie refuse de faire partie de la fête. Comment nous nous situons dans cette parabole? Suis-je comme le fils prodigue? Le retour d'un pécheur me crée de la joie ou m'irrite comme le fils aîné? Suis-je miséricordieux en face de la faiblesse humaine en imittant le Père?
 

1. LES CARACTÈRES CONTRASTANTS DES DEUX FILS.
Jésus nous présente une famille bizzarre composée d'un père bon, apparamment naïf et deux fils en situation de conflictualité. Dans cette famille, la mère est absente. Nous ne savons pas si les deux fils étaient orphelins de mère. Romano Guardini dit justement que "la vérité exprimée dans la parabole est comme un ensemble de sons avec des tons principaux et secondaires". La parabole est souvent obscure, imprécise et nécessite l'explication. 
Au niveau du caractère, nous nous rendons compte que le fils cadet est ouvert, superficiel, ne prend rien au sérieux, amoureux de l'ambiance. Cela justifie son exigence d'une partie de son héritage pour aller jouir de sa jeunesse loin des tracas et des ordres familiaux. Il ne demande pas, mais impose et exige. Sans s'en rendre compte, il devient patricide, car l'hérédité s'obtient après la mort du père. L’évangéliste Luc précise que le fils, après avoir rassemblé son avoir, « partit pour un pays lointain, où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre ».

Ce fils cadet est l'image des jeunes issus des familles riches qui renoncent à l'école pour se donner à l'alcool, à la drogue, à la vie dissolue au nom de la quête de la liberté et du bonheur sans limite. Pour eux, la maison familiale est comme une prison qui les étouffe avec l'excès des ordres et des devoirs. Où se trouve le pays lointain où le fils est allé gaspillé son avoir? Dans quel continent se trouve le pays des porcs où le jeune va séjourner comme gardien des animaux impurs? Le pays lointain, le royaume du désordre est en moi. Saint Augustin écrit:«mon amour est mon poids" (pondus meum amor meus. Conf.XIII,9).

Augustin dit que la mesure du mouvement et du temps est ce que nous aimons. «L'amour me meut où je me meus. Il suffit de voir où il me conduit et on comprend de quel amour il s’agit» (Conf.XIII,9).
Qu'en est-il du fils aîné? Si le fils cadet est patricide, le fils aîné est fratricide. Il dévoile ce qu'il est vers la conclusion. C'est un calculateur, fermé, timide, mais une timidité mêlée de l'hypocrisie. Il se comporte en mercenaire dans la maison du père. L'un va loin du père et l'autre reste à la maison sans être avec le père. Il n'aime ni le père, ni le frère.
 

2. LA MÉDIATION DU PÈRE. 
Le comportement du père harmonise bien la justice et l'amour.
Quand le fils prodigue revient après son errance et sa déchéance, le père plein de joie n'écoute même pas le discours de sa confession. Il a pitié, court, l'embrasse et le couvre de baiser. Le fils avait renoncé à son droit d’enfant pour demander le privilège d’être traité comme un ouvrier. Le père au contraire le traite comme un prince dont le symbole est l'anneau. Il lui organise une grande fête pour motif qu'il était mort et il est retourné à la vie. Cependant, le fils aîné, jaloux, égoiste refuse d'entrer dans la salle de la joie.
Le père console ce fils mécontent en lui rassurant que tout le trésor de la maison lui appartient. Toutefois, le père fait comprendre à ce fils amoureux des biens que celui qui était mort et qui est revenu à la vie, est son frère. Au reproche "Ton fils que voilà", le père répond:"Ton frère que voila".
Cet évangile nous concerne tous. Il ne suffit pas de rester irréprochable dans la maison de Dieu comme le fils aîné, pour se considérer comme méritoire de la grâce de Dieu. Dieu nous traite avec amour et non avec une justice vindicative.
 

3. ENTRER EN NOUS MÊME POUR ÉVALUER NOTRE VIE PRÉSENTE.
Jésus donne une leçon à ceux qui se considèrent justes, sans reproche en nous invitant à entrer dans la logique de la miséricorde de Dieu le Père. La miséricorde dans la langue hébraïque « hesed », signifie les entrailles, le cœur, l'intériorité. Dans la langue latine, la parole miséricorde, « misericordia » signifie la « misère du cœur ». Dieu plein de tendresse et de pitié ne nous traite pas selon nos offenses. Le psaume 129 dit: "Si tu retiens les fautes, Seigneur, qui subsistera? Mais le pardon est près de toi pour que demeure ta craine". Avant de prendre la décision irrévocable de retourner vers le père, le fils déçus de sa condition misérable  a fait siennes ces paroles du psaume 50: "Pitié pour moi, Dieu, en ta bonté, en ta grande tendresse, efface mon péché. Lave-moi tout entier de mon mal et de ma faute purifie-moi". 

L'évangéliste Luc nous montre qu'il fait un examen de conscience profond avant de se mettre en marche vers le père. Il rentre dans son sanctuaire intérieur, dans les profondeurs de son coeur, dans les plis obscurs de son être, dans l'abîme de son âme où réside la vérité. Il est seul devant Dieu seul. Il dit en lui-même: "Je veux partir, aller vers mon père et lui dire: Père j'ai péché contre le Ciel et contre toi". Ce jeune homme nous donne une leçon d'une bonne confession.
Le Dieu de Jésus Christ connaît nos misères et entend nos cris. Il contraste avec l'image de Dieu loin de l'homme, qui peut aimer le monde dans sa totalité, non dans ses parties. Le Dieu de Jésus Christ contrairement à la "Pensée de la pensée" d'Aristote, descend, aime, pardonne, va à la recherche de la brebis égarée, réconcilie le monde avec lui (deuxième lecture), car la gloire de Dieu c'est l'homme vivant, selon saint Irénée.
 

4. PRIÈRE POUR LE DON DE LA FRATERNITÉ. 
Dieu de miséricorde, lent à la colère, qui nous accueille telle que nous sommes dans ta maison. Donne-nous un coeur nouveau, libre devant les richesses qui nous séparent de toi, de nos frères et soeurs. Pardonne-nous pour avoir maltraité les autres à cause de la jalousie et de l'amour de soi jusqu'à t'oublier. Donne-nous la joie d'accueillir un frère perdu et retrouvé. Rends-nous des flambeaux de la paix en ce temps où la peur de la troisième guerre mondiale envahit les coeurs de tes enfants. Amen.

Bon cheminement vers la pâques du Seigneur.
Paix et joie dans nos coeurs et dans le monde. 
Ton frère Abbé Ferdinand Nindorera

 

ascova

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