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Governo Valdostano | 23 febbraio 2025, 18:38

L'Union Valdôtaine et l'Autonomisme Européen : Pour une Europe de Territoires Forts et Solidaires

La conférence-débat « La Vallée d’Aoste, un Pays d’Europe » a offert un cadre riche de réflexion sur le futur de l’Europe, en mettant en lumière l’importance des régions dans la construction d’une Union européenne plus forte et solidaire. Des personnalités comme Luciano Caveri, Joël Farcoz, Enrico Letta et Lorena López de Lacalle ont souligné la nécessité d’un retour aux principes de subsidiarité, de coopération transfrontalière et de respect des identités culturelles locales.

Ph Rolland Martial

Ph Rolland Martial

La conférence-débat « La Vallée d’Aoste, un Pays d’Europe », qui s’est déroulée à Saint-Vincent le samedi 22 février 2025, organisée par l'Union Valdôtaine, fut un événement marquant pour tous ceux qui s’intéressent aux enjeux européens actuels. Un véritable souffle d’optimisme et de coopération s’en dégageait, avec des intervenants de grande qualité qui ont su allier réflexion stratégique et engagement sincère. En tant qu’événement rassemblant des unionistes et des curieux passionnés par l’Europe, la rencontre a permis d'ouvrir des perspectives nouvelles sur le rôle fondamental des régions dans la construction de l’Europe de demain. L’interaction entre les différents acteurs politiques, sociaux et académiques a nourri un débat riche et pertinent.

La conférence a été animée avec brio par Luciano Caveri, assesseur aux affaires européennes de la Région autonome Vallée d'Aoste, qui, fort de son expérience en tant qu'ancien député européen, a mené les échanges autour des grands enjeux européens actuels : fédéralisme, subsidiarité et coopération transfrontalière. Caveri a posé des questions fondamentales, notamment « que faire face aux défis de l’Union européenne ? », et a mis en avant la nécessité de partir des territoires et de leurs représentants pour redonner du sens à l’unité européenne. À travers ses propos, il a réaffirmé l’importance de l’engagement local dans le projet européen, soulignant que « l’avenir de l’Europe réside dans la force des liens entre les peuples et les régions. »

Joël Farcoz, Président de l'Union Valdôtaine, a rappelé avec passion la longue histoire de l’Union, née en 1945, et son rôle dans la défense des spécificités culturelles et philosophiques de la Vallée d’Aoste. Il a souligné que l’Europe ne peut se construire qu’en prenant en compte les réalités locales, des territoires aux identités multiples qui, loin de représenter un frein, sont une force pour l’avenir. Pour Farcoz, l’« Europe plus unie » qu’il appelle de ses vœux doit absolument se détacher de la vision des États-nations et embrasser une solidarité forte, à l’image de celle qu’incarne la Vallée d’Aoste.

Enrico Letta, ancien président du Conseil italien et doyen de la IE School of Politics Economics and Global Affairs à Madrid, a quant à lui abordé les défis géopolitiques que l’Europe traverse, mettant en lumière le rôle essentiel de l’Union européenne dans la défense du multilatéralisme. « L’Europe doit redevenir maître de son destin », a-t-il déclaré, en insistant sur la nécessité de restaurer l’indépendance économique et énergétique du continent. Il a aussi lancé un appel à une plus grande implication des citoyens et des territoires dans la construction européenne, soulignant que « investir dans nos institutions locales, c’est investir dans l’avenir de l’Europe. » Une déclaration qui a trouvé un écho particulier auprès des élus locaux présents.

Le discours de Gilles Gressani, directeur de la revue Le Grand Continent, a enrichi le débat en apportant une réflexion sur l’autonomie et la subsidiarité, éléments stratégiques qui peuvent contribuer à renforcer une Union européenne capable de relever les défis actuels. Il a déclaré que, même dans les moments les plus sombres de l’histoire européenne, il y a toujours eu des voix pour croire en la possibilité de réformes profondes. Pour lui, l'autonomie des régions est non seulement nécessaire mais vitale pour permettre une « gouvernance à plusieurs niveaux » qui garantirait une plus grande cohésion.

Les réflexions de Lorena López de Lacalle, présidente de l’Alliance Libre Européenne, ont permis de donner une dimension particulière aux débats, en insistant sur le droit des peuples à plus d’autonomie. La représentante de l’ALE a particulièrement souligné que l’Europe ne peut ignorer les minorités et les réalités locales dans son processus de décision. « Nos langues sont un enrichissement pour l’ensemble de l’Europe », a-t-elle affirmé, soulignant l’importance de préserver les identités culturelles au sein d’un projet européen unifié mais respectueux des diversités.

Nicolas Évrard, maire de Servoz, a évoqué les défis spécifiques des territoires de montagne, particulièrement en ce qui concerne la décentralisation et la nécessité d’une Europe plus respectueuse des particularismes locaux. La crise sanitaire de la COVID-19, selon lui, a montré les limites d’une centralisation excessive, qui risque d’étouffer les spécificités des territoires de montagne. En soulignant l'importance d'une approche plus décentralisée de l'Europe, il a relevé que « la diversité historique et culturelle des montagnes doit être protégée » et que les régions alpines ont un rôle majeur à jouer dans la défense des valeurs démocratiques.

Enfin, la conclusion de la conférence par Herbert Dorfmann, eurodéputé et président du comité agriculture du Parlement Européen, a permis de souligner les défis auxquels sont confrontées les régions de montagne face au changement climatique et à la gestion des fonds européens. Dorfmann a insisté sur l’importance des zones rurales et de montagne, non seulement pour leur contribution à l’environnement, mais aussi pour leur rôle dans le maintien de la biodiversité et des paysages. Il a mis en lumière la nécessité de donner davantage de pouvoir aux régions, notamment en matière de gestion locale et de représentation des minorités linguistiques, ce qui a provoqué l’enthousiasme de l’audience.

En conclusion, la conférence a montré une véritable volonté d’unir les forces des régions d’Europe, petites et grandes, pour défendre des valeurs communes tout en respectant les spécificités locales. Comme l’a si bien souligné le Président de la Région, Renzo Testolin, les efforts pour préserver l’identité culturelle et linguistique de la Vallée d’Aoste s’inscrivent dans une vision européenne dynamique et inclusive. La coopération transfrontalière, l’engagement des jeunes et la protection des spécificités locales sont les clés pour bâtir une Europe solide, résiliente et ouverte à toutes les diversités. Un bel exemple de ce que l’Europe pourrait être : une union de territoires fiers de leur identité, mais soudés par un même projet de solidarité et d’avenir.

pi.mi.

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