La rencontre qui a eu lieu le vendredi 14 février au Ducal, avec Lorenzo Dellai en tête d'affiche et organisée grâce à l'initiative de Luigino Vallet, en collaboration avec Autonomies biens communs, la Fondation Chanoux, le CSV et la Ville d'Aoste, n'a pas été seulement un événement politique, mais une réflexion profonde et consciente sur la nécessité de redécouvrir et de donner un nouveau souffle au concept d'autonomie. Cette rencontre a résonné avec les paroles de Gianni Nuti, le maire d'Aoste, qui a publié son commentaire dans la rubrique Amministrazione Straordinaria sur Aostacronaca.it. Son écrit offre un point de réflexion essentiel sur la vision de l'autonomie comme solidarité, non plus comme une défense de privilèges ou de pouvoir, mais comme une valeur de communauté et de bien commun.
Gianni Nuti, reprenant les paroles de Dellai, souligne que l’autogouvernance n’est pas le fruit d’un désir de domination, mais naît d’un besoin de solidarité, d’une nécessité partagée pour affronter les difficultés. C'est un parcours qui unit, dont les racines se trouvent dans les montagnes, là où l'autonomie a historiquement été une réponse à la pauvreté et à la dureté de la vie montagnarde, non une lutte pour dominer, mais une union d'intentions pour protéger ce qui nous appartient. Ainsi, le concept d'autonomie qui émerge de cette réflexion n'est pas celui d'une conquête, mais celui d'une garde : protéger la beauté, la culture et l'environnement qui nous ont été donnés, à travers un engagement qui reconnaît la communauté comme une valeur fondamentale.
Le point que Nuti saisit dans son commentaire est qu’aujourd’hui, l’autonomie semble échapper à sa signification originelle, car la société est fragmentée. La cohésion qui était autrefois soutenue par des idéaux de justice sociale et de lutte commune semble s’être dissoute. La réalité actuelle est un patchwork d'individualités qui se dispersent dans des intérêts souvent temporaires et superficiels, sans construire une vision collective. Dans ce contexte, l'autonomie ne peut pas être un "refuge" dans le passé, mais elle doit devenir une force pour le présent et l'avenir, en unissant et en valorisant toutes les voix d’une communauté qui doit être de plus en plus inclusive et dynamique.
Nous ne pouvons pas parler d'autonomie s'il n'y a pas un lien véritable entre les personnes. La réalité actuelle nous appelle à redécouvrir une autonomie qui ne s'oppose pas aux autres, mais qui les accueille, dans un dialogue qui se construit autour d’un rêve commun, capable d'embrasser aussi ceux qui viennent d'ailleurs. La véritable autonomie, aujourd'hui, est celle qui sait trouver dans la rencontre entre traditions enracinées et ouverture aux nouveautés le secret d'une communauté forte, qui sait tirer parti de son histoire pour construire un avenir meilleur.
L'autonomie dont nous avons besoin aujourd'hui n'est pas une lutte contre l'autre, mais un défi collectif. C'est le travail de ceux qui savent unir, de ceux qui acceptent le changement comme une force vitale, de ceux qui savent s'enrichir dans le respect des autres et de leurs histoires. Car, comme le souligne Nuti, l’autonomie est un projet commun, qui implique non seulement la défense de ce que nous sommes, mais aussi l’accueil et la valorisation du monde qui nous entoure. Dans cette démarche, l'autonomie devient l’opportunité d'unir les diversités et de construire une réalité unique et universelle.
Comme le souligne dans son commentaire Gianni Nuti, et le répète Lorenzo Dellai, l’autonomie doit être avant tout un engagement collectif, une responsabilité que nous devons prendre aujourd’hui. Il est temps de nous unir, de construire des ponts plutôt que des murs, de travailler pour une autonomie qui soit le fondement de solidarité, de croissance commune, de dialogue et d’inclusion. C’est ainsi que nous pourrons reprendre en main notre avenir et construire une autonomie qui ne soit pas une nostalgie du passé, mais une force pour demain, unifiant le présent sans craindre le changement.