FEDE E RELIGIONI - 15 febbraio 2025, 12:00

ÉVANGILE DE DIMANCHE: JÉSUS CHRIST, LE VRAI CHEMIN DU BONHEUR POUR L'HOMME

VIème D.T.O,C - TOUS LES DIMANCHES ET JOURS DE FÊTE, À L'ÉGLISE DE SAINT-MARTIN-DE-CORLEANS À AOSTE, À 9H30, LA MESSE EST CÉLÉBRÉE EN FRANÇAIS, ANIMÉE PAR DES CHANTS EN FRANÇAIS ET EN LATIN PAR LE CHŒUR DIRIGÉ PAR IRIS BONIFACE STEVENIN, AVEC L'ACCOMPAGNEMENT MUSICAL DE L'ORGUE JOUÉ PAR LE PROF. PAOLO TORRENTE, ENSEIGNANT À L'INSTITUT MUSICAL

Chers frères et soeurs, les lectures de ce dimanche convergent sur la question du bonheur. Cette question est fondamentale, universelle et inséparable avec le grand problème   du sens de la vie et de la destinée humaine.
Notre méditation s'articule sur  trois points essentiels à  savoir: 1. La relativité du bonheur terrestre, 2. Les béatitudes comme anticipation du bonheur éternel, 3 Jésus dans nos plaines.

1. LA RELATIVITÉ  DU BONHEUR TERRESTRE
Le bonheur comme réussite, succès, richesses économiques, comble-t-il le désir infini qui nous habite?
Certains pensent que le bonheur consisterait dans la satisfaction  effrénée aux besoins corporels. Cependant l'expérience nous enseigne que la satisfaction des plaisirs (afrodisia) demeure éphémère, étant donné que rien ne se suffit et rien ne nous suffit. Nous retrouvons cette morale permissive de l'intempérance (akolasia) dans toutes les cultures car la corruption du coeur (curvum cor) est comme la loi de la nécessité qui meut les corps, selon Simone Weil. Cette morale dont le principe est le "carpe diem" offense la dignité humaine qui est réduite uniquement à ce qu'on boit et mange. Nul n'ignore les conséquence funestes  de l'intempérance qui sont la dépendance (akrasia) et la chosification de l' homme devenu esclave de ce qui lui est inférieur.

À la fin des comptes, l'homme qui vit dans la démesure (hybris) fait un constat amer qu'il a mesuré sa vie sur une cuillerée à café selon la poésie de Thomas Stearns Eliot chantée par Thomas Prufock (I have measured out my life with coffee spoons).
Dans ce monde où tout est grimaçant, provisoir, lacunaire, rien ne comble le désir de l'homme. L'étymologie latine du mot désir(desiderium) est riche de sens. Il signifie "aller au-delà des étoiles", ce exprime le caractère de l'insuffisance et de l'insatisfaction humaine. "Nous sommes dans le monde sans être du monde" comme nous l'enseigne le Christ, lui le Sens éternel de toute chose. Les choses de ce monde peuvent donner pendant un instant des bribes, des miettes de bonheur. Seul l'Infini qui s'est fait fini, Jésus Christ notre Seigneur, comble le coeur de l'homme.

2. LES BÉATITUDES COMME ANTICIPATION DU BONHEUR ÉTERNEL
Le premier Psaume dit:"Heureux est l'homme qui n'entre pas dans les vues des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, mais se plaît dans la loi du Seigneur  et murmure sa loi jour et nuit".
Nous observons aussi une opposition entre le sort du juste et celui de l'impie. Le juste au terme de sa vie terrestre est récompensé  pour ses oeuvres de justice. En vivant dans la justice, le juste vit déjà dans le présent comme avant-goût du bonheur du ciel car le bien fait du bien au bienfaiteur avant même le bénéficiaire. Le juste est symbolisé par l'arbre planté près du ruisseau qui donne de bons fruits en son temps, tandis que le méchant est comparé à la paille balayée par le vent. La perdition de l'impie est symbolisée par "le buisson sur une terre désolée, une terre salée et inhabitable".
La mesure de la béatitude n'est pas dans l'ordre de la quantité de ce qu'on possède qui peut disparaître comme la poussière que le vent disperse. Il s'agit de la plénitude de l'amour de Dieu dans le coeur des humbles, des pauvres, des doux, des justes et des miséricordieux.

3. JÉSUS DANS NOS PLAINES.
En Matthieu, Jésus prononce son discours des béatitudes sur la montagne, qui symbolise l'ascension de l'âme vers la montagne du Seigneur, tandis que chez Luc, il les proclame étant dans la plaine. 
La plaine à deux sens. Selon Platon, la plaine de la vérité se trouve dans les îles des bienheureux réservées aux justes après la mort. Jésus est la véritable plaine de la Vérité, la Vérité ouverte sans horizon qui la limite. Accueillir cette Vérité, s'identifier à elle, permet cette ouverture aux "îles des bienheureux", au jour sans déclin du Paradis. 

Sur le plan matériel, la plaine est le monde de la vie, le milieu plat des défis, des contradictions, de la lutte, où le juste et l'impie cohabitent.
Avec le mystère de l'incarnation, Jésus s'abaisse, quitte les hauteurs où il siège pour rejoindre nos plaines, nos lieux obscurs, afin de nous remplir de sa plénitude.
Le message est adressé directement aux disciples qui doivent vivre in primis les béatitudes afin qu'ils soient de bons ingrédients dans la "pasta" de l'humanité. Le disciple du Christ ne doit pas vivre comme le rat perdu dans le fromage hollandais qui empêche les autres rats de le chercher en criant au fond du fromage: "Ne venez pas me chercher, car je ne suis plus de ce monde"!
Les béatitudes sont l'expression de la surabondance du coeur de Dieu, qui oriente ensuite notre style, notre esthétique de l'existence. Le Christ réalise pleinement les béatitudes et invite ses disciples à se conformer à lui.

PRIÈRE POUR LA CONVERSION À L'ESPRIT DES BÉATITUDES 
Seigneur, tu connais tout sur nous: nos misères, nos peines, nos désirs. Libère-nous de tout ce qui nous tient captif et transforme-nous en des créatures nouvelles, des hommes et des femmes qui t'aiment d'un coeur simple et sans partage en devenant le sel de la terre et lumière du monde où tu nous envois.
Seigneur, purifie notre coeur de nos poussières d'avidité, d'avarice et d'égoisme, car les héritiers de ton Royaume d'amour, de paix, de joie sont les doux, les humbles, les miséricordieux et les pauvres en esprit. Amen.


 

 

Bon dimanche frères et soeurs
Paix et joie dans nos coeurs et dans le monde.
Ton frère Abbé Ferdinand Nindorera

 

ascova