« Nulle personne n’est innocente si elle croit devoir répondre seulement par soi-même ». Avec ces mots, Michela Murgia offre une réflexion profonde et déroutante sur la société dans laquelle nous vivons. Aujourd’hui, à l’occasion de la « Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes », nous nous trouverons à célébrer une cause, alors qu’il n’y a rien à célébrer. La violence sexuelle et sexiste et les féminicides sont des crimes qui ne s’arrêtent pas avec seulement une date sur un calendrier.
En 2024 seulement, en Italie, plus de 90 femmes étaient tuées par des hommes qui n’ont pas su accepter un « non », de la part de maris, fiancés, compagnons. En France, on dénombre plus de 120 femmes tuées de la même manière, dans la même période. Ce 25 novembre ne peut donc pas être l’unique jour où nous nous arrêtons pour penser. La vraie réflexion devrait se faire tous les jours, constamment. Nous devons nous interroger sur la normalisation des comportements qui, à première vue, pourraient sembler innocents, mais qui en réalité cachent des dynamiques de pouvoir et de contrôle qui contribuent à un climat de violence.
Il est crucial de se rendre compte qu’il n’est pas suffisant de penser « je ne suis pas comme ça » ou « je ne me permettrais jamais ». Il est nécessaire de changer profondément notre mode de penser et d’agir, en partant de l’éducation des nouvelles générations, mais aussi à ne pas nous borner à nos propres comportements.
Pour vaincre la violence et briser la culture du patriarcat, nous devons commencer à nous pencher sur notre responsabilité collective. Le patriarcat, ce système social où les hommes détiennent le pouvoir, exercent leur autorité et dominent tous les aspects de la vie, est encore enraciné dans notre culture. Pour changer il faut déraciner cette mentalité, lutter contre l’idée que l’égalité est quelque chose de facultatif et contre l’idée que l’éducation au respect doive rester au second plan.
C’est seulement lorsque nous aurons conscience que la responsabilité n’est pas individuelle, mais qu’elle appartient à toute la société, que nous aurons vraiment lancé le changement nécessaire. Parce que, comme le rappelle Murgia, personne n’est réellement innocent s’il pense que sa responsabilité se termine là où commence celle d’un autre.
Femmes Valdôtaines
Femmes Valdôtaines est une association féminine composée d’adhérentes à l’Union Valdôtaine et de sympathisantes. En plus d’adhérer aux principes et buts du Mouvement, elles oeuvrent pour la promotion sociale et culturelle de la femme valdôtaine, pour l’égalité des chances et la lutte contre la violence , pour la promotion du rôle de la femme dans la vie politique active, et pour la lutte contre toutes les discriminations dont les femmes sont victimes. Vous pouvez les contacter ici.