La présence d'une délégation valdôtaine à cet important événement international, auquel ont assisté 88 Chefs d’État et de gouvernement de l'OIF et leurs délégations, a représenté pour notre Région une précieuse occasion d'approfondir et de se confronter sur certains enjeux de grande importance culturelle et socio-économique qui touchent directement notre communauté et qui font souvent l'objet de débats dans cette assemblée.
Mais le sommet a surtout été pour nous une opportunité de relance institutionnelle de la Vallée d'Aoste au sein de la famille francophone, qui regroupe 321 millions de personnes sur cinq continents. En particulier, dans le cadre de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) avec laquelle nous avons rétabli des relations fructueuses à travers un échange direct avec son Secrétaire général, Louise Mushikiwabo, convenant d'un parcours qui devrait permettre à notre Région d'avoir une présence stable au sein des organismes de l'organisation.
En outre, le fait que le Sommet se soit déroulé en France, après 33 ans d'absence, nous a offert la possibilité d’établir ou de renforcer des contacts politico-institutionnels avec les autorités françaises, utiles pour aborder certains dossiers d'actualité majeure et de grande importance pour notre région. Je signale en particulier qu'à l'occasion du dîner officiel à l'Élysée, j'ai personnellement rencontré le Président de la République Emmanuel Macron, à qui j'ai adressé l'invitation de participer à la prochaine édition du Sommet Grand Continent, qui se tiendra début décembre. De plus, lors d'un entretien avec Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, l’intérêt du Gouvernement français pour encourager davantage les relations transfrontalières dans le cadre du Traité du Quirinal a été manifesté. À Barrot a également été soumis la problématique du doublement du Tunnel du Mont-Blanc, concernant laquelle nous avons enregistré un engagement à approfondir, y compris par le biais d'un échange étroit avec le ministre italien des affaires étrangères, Antonio Tajani.
D'un point de vue thématique, les sujets ayant marqué ce Sommet portent d’une part sur l’Appel de Villers-Cotterêts - Pour un espace numérique intègre et de confiance dans l’espace francophone, dans lequel les États et Gouvernements présents se sont engagés à assurer une plus grande transparence, diversité et proximité, à assumer davantage leurs responsabilités en matière de modération des contenus, à contribuer à une meilleure protection des sociétés et des espaces informationnels francophones des risques liés à l'utilisation de leurs services, à la diversité culturelle et linguistique et à la juste rémunération de la création, ainsi qu’à l’inclusion numérique et à la formation des utilisateurs pour l’avènement de citoyens numériques francophones.
Par ailleurs, le thème du sommet, « Créer, innover et entreprendre en français », a placé la question de l'emploi des jeunes au centre des discussions, avec la volonté de créer des solutions concrètes tant au sein de l'OIF que dans les États membres pour offrir à la jeunesse des opportunités d'insertion professionnelle en langue française.
Enfin, dans un contexte de fragilité du multilatéralisme, le sommet a été l'occasion de réfléchir à la valeur ajoutée de l'OIF dans la gestion des crises touchant l'espace francophone. Les travaux ont abouti à l'adoption de trois textes majeurs, notamment la Déclaration du Sommet, la Déclaration de solidarité avec le Liban, et la Résolution sur les crises dans l'espace francophone.