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FEDE E RELIGIONI | 12 ottobre 2024, 11:23

ÉVANGILE DE DIMANCHE: LE DÉSIR DU CIEL ET LE DIFFICILE JEUX DU QUI PERD GAGNE

XXVIII ème DTO.B - TOUS LES DIMANCHES ET JOURS DE FÊTE, À L'ÉGLISE DE SAINT-MARTIN-DE-CORLEANS À AOSTE, À 9H30, LA MESSE EST CÉLÉBRÉE EN FRANÇAIS, ANIMÉE PAR DES CHANTS EN FRANÇAIS ET EN LATIN PAR LE CHŒUR DIRIGÉ PAR IRIS BONIFACE STEVENIN, AVEC L'ACCOMPAGNEMENT MUSICAL DE L'ORGUE JOUÉ PAR LE PROF. PAOLO TORRENTE, ENSEIGNANT À L'INSTITUT MUSICAL

ÉVANGILE DE DIMANCHE: LE DÉSIR DU CIEL ET LE DIFFICILE JEUX DU QUI PERD GAGNE

En tout homme il y a une soif, un vide, un désir inassouvi que ni les capacités humaines et ni les richesses ne peuvent combler.

Le psaume 62 exprime en cette belle prière cette aspiration vers les biens qui ne s'effritent pas en ces paroles: "Dieu tu es mon Dieu je te cherche dès l'aube. Mon âme a soif de toi, après languit ma chair, terre aride, altérée sans eaux". L'Évangile nous un jeune homme riche qui vit dans l'ambiguïté entre le désir de la vie éternelle et l'attachement aux richesses qui passent. Il oublie que "l'homme comblé ne dure pas, mais ressemble au bétail qu'on abat"(Ps48). Il lui manque encore l'esprit de sagesse qui tient pour rien la richesse. L'aspiration vers les biens impérissables et ses conditions que nous comparons au jeu du "qui perd-gagne", sont des indications pour notre méditation.

1. LE DÉSIR DU CIEL EN TOUT HOMME.
Un homme riche, vient vers Jésus en courant, se met à genoux et pose cette question: "Bon Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle"? Il lui pose la grande question toujours ouverte du sens de la vie. Cet homme a beaucoup de qualités humaines, religieuses, intellectuelles et morales. Il a reçu une bonne éducation qui se traduit par son langage et ses gestes délicats envers Jésus. Il se met à genoux avant de poser la question qui lui tient à coeur. Avant de venir vers Jésus, il médite sur sa vie.

Il se met en question et comprend qu'il ne maîtrise pas tout, en particulier les questions qui touchent la vie éternelle. Il a grandi dans une famille qui pratiquait la foi juive, car dit-il, j'ai observé les commandements depuis ma jeunesse. En outre, il n'a pas de problème économique, car tous les évangiles synoptiques concordent qu'il est riche. Cependant, il s'interroge sur le problème qui touche tout homme, celle de la finitude, de la destinée humaine et de la possibilité d'avoir en héritage la vie éternelle.

Augustin synthétise cet élan du coeur en ce qu'il appelle "inquietur cor" qu'il formule en cette phrase devenue légendaire qui ouvre ses Confessions: "Tu nous as faits pour toi Seigneur, et notre coeur est inquiet jusqu'à ce qu'il repose en toi". Dans ce dialogue avec cet homme, Jésus corrige sa manière de poser le problème, en remplaçant sa logique de causalité nécessaire entre les verbes "faire"(cause) et "avoir"(effet). Le jeune homme riche pense que le Royaume de Dieu est lié aux mérites personnel.

2. JÉSUS POSA SON REGARDE ET IL L'AIMA.
Jésus ne freine pas l'élan de ce jeune, mais veut élargir son horizon de compréhension. Jésus, comme grand pédagogue utilise le langage auquel ce jeune est habitué. L'évangéliste Marc souligne un aspect particulier qui ne se trouve pas dans les autres évangiles. Jésus le regarda et l'aima. Pour Jésus, observer les commandements n'est pas une chose de moindre importance dans la croissance spirituelle. C'est un pas important même si la marche est encore longue pour entrer dans la vie. Quiconque observe les commandements de Dieu, Jésus l'aime. Cependant, il ne suffit pas de garder les commandements, il faut les mettre en pratique selon la lettre de saint Jacques.

"Heureux ceux qui écoutent la parole et la mettent en pratique", dit Jésus à la femme qui lui fait des éloges (Lc11,28). Il faut passer de l'aspect négatif de la formulation des commandements à leur dimension positive. Ne pas faire le mal, ne pas tuer ne signifie pas nécessairement faire le bien, aimer et protéger la vie. Ce passage difficile qui constitue la clef du problème de perfection exige le renoncement de soi, l'abnégation, entrer dans le jeu de perdre l'accessoir pour gagner l'essentiel. Le livre de la Sagesse nous montre comment faire ce jeu. Il faut relativiser l'or, l'argent, le pouvoir, le trône, la beauté, la santé pour ne préférer que la Sagesse.

3. LE JEU DU QUI PERD-GAGNE.
Jésus dit au jeune homme: "Une seule chose te manque: va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi".
Cette parole de Jésus est celle que la lecture aux Hébreux signifie. Elle est vivante, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants. Elle juge des intentions secrètes du coeur. La parole de Jésus n'admet pas la neutralité. Qui l'écoute doit choisir soit de vivre selon cette parole ou rebrousser chemin. Or choisir c'est renoncer.
Il y a une sorte de jeu de cartes appelé le "qui perd-gagne" qui consiste à se dépouiller de toutes les cartes pour rester les mains vides.

La logique de ce jeux est qu'une perte apparente, procure un avantage réel. Jésus exige à ce jeune de se libérer de tout ce qu'il a pour ne posséder que lui, son unique part d'héritage. Jésus est cette Sagesse du Père par laquelle toute la richesse incalculable nous parvient. Jésus l'invite à le suivre pour entrer dans son amitié, qui seule peut rassasier son coeur de la joie véritable. Joseph Ratzinger écrit: " Les choses de ce monde peuvent nous procurer quelques miettes de joie, seul l'Infini remplit le coeur". La condition pour entrer dans son royaume est de se mettre à sa suite les mains vides, car c'est lui le vrai trésor caché dans le vaste champ du monde, qui pour le posséder, il faut tout vendre (Mt13,44-46).

La réaction du jeune homme riche est la nôtre car, notre coeur n'étant pas encore parfait, résiste à la nouveauté de l'Évangile, au détachement de l'avoir, du pouvoir, pour suivre Jésus sans encomblement. Nous tombons facilement dans la tristesse, quand il nous dit de passer par la porte étroite de la foi, d'opérer des choix paradoxales qui peuvent créer des divisions au sein de nos familles. Le jeune homme est venu en souriant, il retourne à la maison avec le visage triste. Sûrement qu'il se disait:"Pourquoi ai-je perdu mon temps en allant étaler ma misère à cet homme qui n' a pas les pieds sur terre"?

Interrogeons-nous: Pourquoi le jeune homme est devenu triste quand le Seigneur lui disait de tout vendre pour le suivre? Qu'est-il devenu après? A-t-il continué à vivre comme avant? Les évangiles ne répondent pas à ces questions. Cette tristesse peut être un signe de conversion qui passe par la souffrance du renoncement comparé à la douleur de l'enfantement. La parole de Jésus est performative, énigmatique, insondable, plus tranchante qu'un épée à deux tranchants. Rien n'empêche donc que le jeune homme serait devenu le disciple anonyme de Jésus, après un long examen de conscience.

4. PRIÈRE DE CONFIANCE.
Donne-nous le courage Seigneur de te suivre sans condition, confiants que l'impossible pour l'homme est possible à Toi seul qui fait des merveilles. Que notre être et notre avoir ne soient pas des obstacles pour être entièrement à ton service. Illumine les riches de ce monde pour que les biens qu'ils possèdent soient au service de l'humanité souffrante. Que ta grâce nous précède, nous accompagne et nous poursuive, pour nous rendre attentifs à faire le bien sans relâche.
Apprends-nous la vraie mesure de nos jours: que nos coeurs pénètrent la sagesse, amen.

Bon dimanche frères et soeurs.
Paix et joie dans  nos coeurs et dans le monde.
Ton frère Abbé Ferdinand Nindorera

ascova

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