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FEDE E RELIGIONI | 05 ottobre 2024, 11:23

ÉVANGILE DE DIMANCHE: LE MARIAGE SACRAMENTEL N'EST PAS UNE CONVENTION, MAIS UNE VOCATION

XXVII DTO, C. - La Sainte Messe de 9h30 célébrée dans l'Église de Saint Martin de Corléans à Aoste reprendra le dimanche 6 octobre

ÉVANGILE DE DIMANCHE: LE MARIAGE SACRAMENTEL N'EST PAS UNE CONVENTION, MAIS UNE VOCATION

La première lecture et l'Évangile de ce dimanche touchent le thème le plus discuté aujourd'hui, celui du mariage, tandis que la deuxième lecture montre que la stabilité de toute relation humaine voulue par Dieu, compris le lien d'amour, doit être enracinée dans le mystère de Pâque. À l'heure où l'homme est devenu "la mesure de toute chose" selon le philosophe Protagoras, parler du mariage monogamique, fidèle, exclusif, n'est-ce pas une question qui fâche, une question désuète?
Si nous doutons que le mariage fait partie des théophanies de l'amour créateur de Dieu, nous tombons dans l'hybris, dans l'hyerphanie de l'erreur selon laquelle l'homme et la femme existent par hasard et par nécessité.
Si Dieu avait créé une multitude d'hommes sans la femme ou vis-versa, que serait devenue l'humanité? Elle serait monocolore, sans beauté ni éclat. La famille est dans le projet de Dieu depuis l'éternité. Que dit saint Paul aux nouveaux convertis pour ne pas imiter le monde qui absolutise le relatif et relativise l'absolu? Il dit: "Ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait"(Rm12,2). Notre méditation se concentrera sur la beauté de la famille humaine dans le projet de Dieu.

1. LES OBJETS SONT NOMMÉS, LA FEMME EST AIMÉE.
La première lecture nous présente deux tâches fondamentales de l'homme dans l'univers: la mission sur les créatures et la vocation au mariage. Dieu pose l'homme au milieu des créatures et lui donne la mission de nommer toute chose. Donner le nom signifie connaître la réalité nommée en la tirant de l'indéterminé vague et obscur afin d'entrer en relation avec elle. L'homme tisse des liens avec les créatures en les nommant. Nommer quelque chose veut dire aussi exercer de l'autorité sur cet objet. Ce verset est riche d'implications anthropologique et écologique. Cette permission de nommer les choses de la nature est la source de la science. Le Psaume 8 chante cette grandeur de l'homme en ces mots:"Qu'est donc le mortel, que tu t'en souviennes, le fils d'Adam, que tu le veuilles visiter? A peine le fis-tu moindre qu'un dieu; le couronnant de gloire et de beauté, pour qu'il domine sur l'oeuvre de tes mains; tout fut mis par toi sous ses pieds".

Ce qui est fascinant qui fonde par ailleurs l'unité, la dignité et l'égalité de l'homme et de la femme, est que l'homme n'est pas témoin de la création de la femme, encore moins il n'a pas reçu la mission de nommer la femme pour devenir son objet de propriété. Il n'a donc pas le droit de répudier sa femme. Les objets sont nommés pour les posséder et les utiliser, la femme est créée à l'insu de l'homme pour participer ensemble à l'alliance de Dieu avec les hommes, à travers le sacrement du mariage.

2.LE DIVORCE EST L'EFFET DU PÉCHÉ.
Dieu dit: "Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra".
La mentalité divorcioniste et séparatiste de l'homme et de la femme n'est pas voulue par Dieu. Elle est l'effet du péché qui est l'amour de soi jusqu'à l'oubli de Dieu. La liberté sans la vérité de Dieu se transforme en une tiranie ou en une dictature du moi. Dans la culture permissive qui n'est pas récente, la femme était réduite à l'objet de consommation. Apollodore, un des disciples de Platon, ironisait les hommes grecs infidèles en ces mots: "Les courtisanes, nous les avons pour le plaisir; les concubines, pour les soins de tous les jours; les épouses pour avoir une descendance légitime et une gardienne fidèle du foyer".

Platon observe cependant qu'il y avait des hommes et des femmes valeureux, tellement fidèles au mariage que l'amant pouvait accepter de mourir pour sauver la bien aimée, en témoigne Alcesti la fille de Pelia qui veut elle seule mourir pour son époux, alors qu'elle a son père et sa mère (Le Banquet, 179B-C). Cet exemple d'un éminent sage Platon confirme ce que Dieu dit: "À cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous les deux ne feront plus qu'un".
Le mariage vécu dans l'amour fidèle est service et sacrifice. Le mystère de la passion du Christ, de son abaissement jusqu'à la mort pour nous est vécu d'une manière sacramentelle où l'époux meurt pour l'épouse et réciproquement en vue de mener à la perfection leur amour.

Aujourd'hui, avec les courants et idéologies égalitaristes, ce n'est plus seulement l'homme qui renvoit sa femme, c'est la femme qui répudie le plus souvent son époux. Jésus répond: "C'est en raison de la dureté du coeur", qu'il y a des divorces. Le désordre dans le couple est souvent causé par l'Eros pandémique, vulgaire qui n'est pas encore purifié par "l'amour agapè", selon la vision de Platon. Sans l'ouverture à la grâce, la famille reste construite sur le sable mouvant.

3. LE MARIAGE COMME VOCATION.
 L'originalité de la foi judéo-chrétienne est liée à l'acte de la création de l'homme et de la femme par amour et pour amour. Les deux ne feront plus qu'un.
Le lien de l'homme et de la femme devient un don de Dieu, une alliance appelée à durer pour toujours. Le mariage sacramentel n'est ni une convention humaine, ni une convenance éphémère. Il s'inscrit dans l'alliance que Dieu conclut avec l'humanité créée par amour. Ce lien est marqué par le renoncement de chacun pour le bonheur de l'autre, car l'amour vrai, qui n'est pas vulgaire, souffre et meurt pour celui qu'on aime.
La langue hébraïque est concrète. L'homme est "Ish", la femme "Ishsha". Il y a donc un lien profond entre l'homme et la femme voulu dès le commencement par Dieu.

Ce lien oriente l'éthique du foyer. L'homme et la femme pour former une seule chair dans leur différence ontologique, sont appelé à vivre dans l'amour sans feinte et réciproque, dans le respect mutuel, qui n'a rien de diolomatique, dans la fidélité marquée par la liberté, dans le service qui n'a rien de servitude et dans le détachement de tout autre lien parentel qui pourrait compromettre ce lien d'amour.
Par conséquent, le divorce, la séparation n'est pas voulu par Dieu. Jésus dit: "C'est en raison de la dureté de vos coeurs que Moïse a formulé pour vous cette règle". "Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare". Jésus opère la révolution et confère au mariage le caractère sacramentel fondé sur la création de l'homme et de la femme à l'image et à la ressemblance de Dieu.

4. PRIÈRE POUR LE BONHEUR DU FOYER
Seigneur Jésus, par ton incarnation tu as choisi de naître dans une famille. Le premier signe de ta gloire tu l'as réalisé aux noces de Cana, transformant l'eau de la misère, de la tristesse, de l'angoisse en vin de joie. Accorde aux jeunes époux la grâce de la joie et de la paix. Que les difficultés ne soient pas le motif de séparation, mais de dialogue et de compréhension mutuelle. "Heureux tous ceux qui craignent le Seigneur et marchent dans ses voies. Ton épouse: une vigne fructueuse. Tes fils: des plants d'olivier à l'entour de la table"(Ps128). Amen!

Bon dimanche frères et soeurs.
Paix et joie dans  nos coeurs et dans le monde.
Ton frère Abbé Ferdinand Nindorera

ascova

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