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CULTURA | 27 settembre 2024, 17:35

Adieu français

Addio francese

Adieu français

Ah la Vallée d’Aoste, cette petite perle nichée entre les montagnes, où l’on respire de l’air frais, où l’on mange de la fontina et où l’on parle français. Ou plutôt, où l’on devrait parler français, du moins selon le Statut spécial. Eh oui, car sur le papier, la langue de Molière est parfaitement à égalité avec l’italien. Dommage que la réalité soit un peu différente. Le français est officiellement une langue morte, ou presque, utilisé juste pour embellir quelques panneaux et donner aux rues un air un peu plus international. Bref, on ne peut pas dire que la population valdôtaine se délecte de conversations sophistiquées en français pendant qu’elle fait ses courses au supermarché ou discute politique au café.

Et pourtant, ce faux bilinguisme a ses avantages, surtout pour une catégorie bien précise : les fonctionnaires. Eh oui, alors que le citoyen lambda lutte pour se souvenir comment dire « merci » sans avoir l’air d’un touriste maladroit à Paris, il y en a qui touchent une sympathique « indemnité de français » sur leur fiche de paie. Un joli bonus, non ? Et tout ça pourquoi ? Pour une langue qui, au quotidien, est moins utilisée que le dialecte local et que beaucoup considèrent plus comme une décoration que comme un véritable outil de communication.

La question a été abordée à maintes reprises, mais il semble que chaque fois, on en revienne toujours au même point : le français en Vallée d’Aoste est présent uniquement parce qu’il doit l’être, par Statut. En effet, il serait embarrassant de l’abolir, puisque c’est en grande partie sur cette parité linguistique que nous avons fondé notre lutte pour l’autonomie. Mais allez faire un tour dans les bureaux publics, ou mieux, essayez de demander à n’importe quel employé de parler français : dans le meilleur des cas, on vous répondra avec un sourire de circonstance et on vous servira tout de même en italien, et dans le pire des cas, vous vous retrouverez à gesticuler pour tenter de vous faire comprendre.

Et la culture alors ? Ah, les institutions culturelles, elles, elles font des efforts louables pour maintenir le français en vie, du moins sur le papier. Les programmes des événements sont rigoureusement bilingues, les affiches dans les musées font un clin d’œil au bilinguisme, mais en pratique… qui l’utilise vraiment ? Les conférences sont en italien, les rencontres culturelles aussi, et le français est relégué au rôle de figurant, bon seulement à être mentionné dans les règlements.

Un exemple frappant de ce bilinguisme de façade est l’inauguration récente de la nouvelle université de la Vallée d’Aoste. Un événement important, célébré en grande pompe, avec les habituels discours officiels, coupes de ruban et sourires de circonstance. Et pourtant, pas la moindre trace de français. Pas un mot, pas même une phrase de courtoisie pour rappeler que nous sommes dans une région théoriquement bilingue. Et dire que l’université devrait être le lieu par excellence où l’on promeut la culture, la science, et, qui sait, où l’on pourrait aussi accorder un peu de place à la langue qui a contribué à rendre possible l’autonomie valdôtaine. Et pourtant, rien. Silence total.

En fin de compte, on a l’impression que le bilinguisme en Vallée d’Aoste est devenu un concept avant tout théorique, quelque chose à mentionner dans les documents officiels et à rappeler quand cela arrange, mais qui, dans la pratique quotidienne, a été relégué en marge. Et il n’y a pas de quoi s’étonner si même les institutions qui devraient être les premières à le promouvoir – écoles, universités, organismes publics – en font de moins en moins usage. Après tout, tant qu’il y aura la bonne vieille indemnité de français, certains feront semblant que le bilinguisme est encore vivant et bien portant. Mais une fois le bonus supprimé, nous verrons qui aura encore envie de dire « bonjour ».

PER CHI NON HA L'INDENNITA' DI LINGUA ITALIANA

Ah, la Valle d'Aosta, quella piccola perla incastonata tra le montagne, dove si respira aria fresca, si mangia fontina, e si parla francese. O meglio, dove dovrebbe parlarsi francese, almeno secondo lo Statuto speciale. Già, perché sulla carta, la lingua di Molière è perfettamente parificata all’italiano. Peccato che la realtà sia un po’ diversa. Il francese è ufficialmente una lingua morta, o quasi, usato giusto per abbellire qualche insegna e rendere le strade un po’ più internazionali. Insomma, non si può dire che la popolazione valdostana si diletti in chiacchiere sofisticate in francese mentre fa la spesa al supermercato o discute di politica al bar.

Eppure, questo finto bilinguismo ha i suoi bei vantaggi, soprattutto per una categoria ben precisa: i dipendenti pubblici. Sì, perché mentre il comune cittadino lotta per ricordarsi come si dice “merci” senza sembrare un turista sprovveduto a Parigi, c’è chi riceve una piacevole "indennità di francese" nella busta paga. Un bel bonus, no? E tutto questo per cosa? Per una lingua che nella quotidianità è usata meno del dialetto locale e che molti vedono più come un ornamento che come un vero strumento di comunicazione.

La questione è stata affrontata più volte, ma sembra che ogni volta si torni sempre allo stesso punto: il francese nella Valle d'Aosta è presente solo perché deve esserci, per Statuto. In effetti, sarebbe imbarazzante abolirlo, visto che proprio su questa parità linguistica abbiamo basato buona parte della nostra battaglia per l’autonomia. Ma provate a fare un giro tra gli uffici pubblici, o meglio, provate a chiedere a un impiegato qualunque di parlare francese: nella migliore delle ipotesi, vi risponderà con un sorriso di circostanza e vi servirà comunque in italiano, mentre nella peggiore vi ritroverete a gesticolare per cercare di farvi capire.

E la cultura? Le istituzioni culturali, quelle sì che si sforzano di mantenere vivo il francese, almeno sulla carta. I programmi degli eventi sono rigorosamente bilingui, i manifesti appesi nei musei strizzano l’occhio al bilinguismo, ma in pratica… chi lo usa davvero? Le conferenze sono in italiano, gli incontri culturali pure, e il francese è relegato a un ruolo di comparsa, buono solo per essere menzionato nei regolamenti.

Un esempio lampante di questo apparente bilinguismo di facciata si è visto di recente all'inaugurazione della nuova sede dell'Università della Valle d'Aosta. Un evento importante, celebrato con grande pompa magna, con i soliti discorsi ufficiali, tagli del nastro e sorrisi di circostanza. Eppure, di francese neanche l’ombra. Non una parola, nemmeno una frase di cortesia per ricordare che siamo in una regione teoricamente bilingue. E dire che l'università dovrebbe essere il luogo per eccellenza in cui si promuove la cultura e la scienza, e magari, chissà, si dovrebbe anche dare un po' di spazio alla lingua che ha contribuito a rendere possibile l'autonomia valdostana. Invece, niente. Silenzio totale.

Alla fine, si ha l’impressione che il bilinguismo in Valle d’Aosta sia diventato un concetto più che altro teorico, qualcosa da menzionare nei documenti ufficiali e da ricordare quando fa comodo, ma che nella pratica quotidiana è stato relegato ai margini. E non c'è da stupirsi se persino le istituzioni che dovrebbero essere le prime a promuoverlo – scuole, università, enti pubblici – ne fanno sempre meno uso. Dopotutto, finché ci sarà la cara vecchia indennità di francese, a qualcuno conviene far finta che il bilinguismo sia vivo e vegeto. Ma una volta tolto il bonus, vedremo chi avrà ancora voglia di dire "bonjour".

 

 

piero.minuzzo@gmail.com

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