FEDE E RELIGIONI - 21 settembre 2024, 11:10

ÉVANGILE DE DIMANCHE: LA TENDRESSE DE JÉSUS ENVERS LES ENFANTS CONTRE L'INSTINCT DE RIVALITÉ

XXV ème D.T.O, B. - La Sainte Messe de 9h30 célébrée dans l'Église de Saint Martin de Corléans à Aoste est suspendue jusqu'au premier dimanche d'octobre

ÉVANGILE DE DIMANCHE: LA TENDRESSE DE JÉSUS ENVERS  LES ENFANTS CONTRE L'INSTINCT DE RIVALITÉ

"Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille, ce n'est pas moi qu'il accueille, mais celui qui m'a envoyé".
La méditation de ce dimanche sera orientée sur le sens de l'enfance spirituelle.

1. CONTRE L'INSTINCT DE DOMINATION.
L'enseignement de Jésus sur l'enfant veut combattre la volonté de puissance qui anime ses disciples.
L'Évangile de ce dimanche est la continuité de celui du dimanche dernier où Jésus prend le temps pour la formation de ses disciples encore lents à croire. Jésus travarsant la Galilée enseignait ses disciples ce qui va bientôt lui arriver. Il répète ce qu'il leur disait à Césarée de Philippe:"Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes, ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera".
Les disciples pour le moments sont plus préoccupés par leur avenir. Jésus Jésus pour eux ne donne plus de garantie devant l'incertitude du lendemain. Ils sont situés entre la nostalgie du passé et la peur du non-encore dont les signes sont peu promettants. Ils sont intéressés par ce qu'on appelle la carrière, l'instinct de grandeur qui caractérise l'être-dans-le-monde, quand la foi et l'espérance ne garantissent rien concernant le bonheur dans ce monde qui passe.

On peut dire que les disciples de Jésus sont nos contemporains. Dans l'Église du Seigneur, l'une des plaies dénoncées par le Pape François dans les quinze maladies de la curie romaine, est la lutte pour la promotion. Jésus qui connaît ce qui est caché dans nos coeurs, avait compris la raison profonde de leur discussion. "Tout le long du chemin ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand". Désormais, le discours de Jésus ne les attire plus. Il n'est plus le centre de leur intérêt. Les signes de trahison, de fuite et de reniement commencent à être évidents.

2. LE SENS SYMBOLIQUE DE L'ENFANT
Jésus met au centre l'enfant en l'embrassant devant ses disciples préoccupés par l'avoir et le pouvoir. Qu'est-ce qu'il veut nous enseigner?
L'enfant dans l'histoire de la pensée est au coeur du débat. Friedrich Nietzsche, le philosophe du soupçon, dans son livre "Ainsi parlait Zarathoustra", met l'enfant au sommet de l'évolution de l'humanité. Ce qu'il appelle le surhomme dont le symbole est l'enfant, est le dépassement de la phase de l'homme-chameau (esclavage) et de l'homme-lion (violence). Malgré ses caprices, la grandeur de l'enfant est sa spontanéité, sa sincérité dépourvue de tout calcul pour un quelconque intérêt. L'enfant ne fait pas le bien ou le mal par contrainte. L'enfant est donc innocence et liberté.

Dans son roman, "Les frères Karamazov", Fëdor Dostoievskij, dans le personnage de Ivan Karamazov, protestant contre l'harmonie et le pardon de Dieu pour ceux qui font souffrir les enfants, affirme: :"Je ne refuse pas d'admettre Dieu, mais je lui rends mon billet avec respect". Cette parole apparemment athée dénonce les méchants qui maltraitent les enfants en les condamnant aux travaux forcés, au port d'armes et en polluant leur âme innocente avec des idéologies fratricides. Pour Dostoevskij, si au nom de la miséricorde infinie de Dieu il trouvait au paradis quelqu'un qui a torturé, vilipendé, tué l'enfant, il remettrait le billet d'accès au ciel avec respect. Où irait-il loin de sa face? Il ne le dit pas. La croissance harmonieuse de l'enfant est l'espérance de la société. Comme le dit Karil Gibrant, "vos enfants ne sont pas vos enfants. Vous pouvez les forcer à devenir comme vous, ils ne seront jamais comme vous"(Le Prophète).

Jésus, invitant ses disciples à se libérer de leur folie de grandeur, prend dans ses mains l'enfant et dit: "Si vous ne devenez pas comme cet enfant, vous n'entrerez pas dans le Royaume de Dieu". Jésus s'identifie aux derniers de la  société quand il dit: "Tout ce que vous avez fait à l'un de ces plus petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait"(Mt25,40). Est-ce que Jésus veut dire que l'enfant est sans péché? Saint Augustin nous aide à répondre à cette question en disant que l'innocence de l'enfant est dans son corps encore fragile, elle ne l'est pas pour son âme (Conf. I, chap. VII).

3. APPEL À L'HUMILITÉ.
Les disciples sont à l'école de l'humilité pour une mission future exigeante de paître le troupeau du Bon Pasteur. La condition pour devenir des pasteurs du Bon Pasteur selon le langage de saint Augustin, est qu'ils doivent se dégonfler de leur orgueil, de leur volonté de puissance qui est la source de toute forme de guerre selon saint Jacques dans la seconde lecture. L'apôtre s'interroge: "D'où viennent les guerres, les conflits entre vous"? L'apôtre trouve che la racine du désordre dans les rapports humains est à situer dans la jalousie et les rivalités qui font que le juste soit piégé, persécuté et l'insolent semble prospéré dans ses projets pervers selon le livre de la sagesse.

Le geste symbolique de l'enfant mis au centre et embrassé par Jésus est signficatif pour tous les responsables de son Église. Si quelqu'un veut accéder aux hautes fonctions, il doit faire preuve de l'abaissement, car "qui s'abaisse sera élevé, qui s'élève sera abaissé". La parole de Dieu est riche de cette invitation. La Vierge Marie, dans son Magnificat exprime la bonté de Dieu qui renverse les puissants de leur trônes en élévant les humbles. La Vierge Marie est le modèle exemplaire de ceux qui ont un coeur d'enfant. Par conséquent, tous les âges la proclameront bienheureuse. L'Évangile nous invite donc à accueillir les petits avec un coeur de Jésus et d'accueillir Jésus avec un coeur d'enfant.

4. PRIÈRE: RENDS-NOUS PETITS!
Seigneur, donne-nous le coeur d'enfant qui chante, qui sourrit,
qui danse et joue dans les difficultés.
Donne-nous un coeur d'enfant confiant, sincère, qui se reconnaît tout petit, fragile dans les bras du père et de la mère.
Accorde-nous un coeur d'enfant qui dénonce sans méchanceté le mal partout où il est, en vue de participer à l'édification d'un monde meilleur de paix et de justice, sans violence ni rancoeur.
Mets en nous Seigneur un esprit d'humilité, de reconnaissance qui sait contempler comme l'enfant les merveilles de ta splendeur et chanter comme le psalmiste: De grand coeur, je t'offrirai le sacrifice, je rendrai grâce à ton nom, car tu es bon Seigneur mon Dieu, amen!

Bon dimanche frères et soeurs.
Paix et joie dans nos coeurs et dans le monde.
Ton frère Abbé Ferdinand Nindorera.

ascova

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